Accompagner des idées ou accompagner des émotions
Je rencontre régulièrement dans les accompagnements que je propose, un point crucial, qui avec une bonne dose de discernement et d’entraînement intérieur peut ouvrir un espace de liberté tangible.
Il est des émotions qui sont les fils et les filles de pensées, et non de sentiments vécus et éprouvés. Je ne peux certes pas contrôler mes émotions, mais je peux en revanche avoir de la clarté sur leurs origines, et choisir différemment. Quand une émotions est générée en moi parce que je me raconte une histoire sur une situation ça n’est pas la même chose qu’un éprouvé authentique tel que de la tristesse par exemple.
Des pensées peuvent coller l’être à des situations, et l’enfermer dans un cycle d’auto engendrement d’émotions de tristesse ou de désespoir.
Dés lors je ne ressens pas une émotion en tant qu’émotion pure* mais une émotion produit par une pensée. Je peux m’être séparé d’une histoire d’amour à la fois dysfonctionnelle et toutefois intense, et me raconter l’histoire que c’est foutu, je ne revivrai plus jamais cela avec qui que ce soit, et que mon vécu de complétude était dû à ce lien « spécial ».
Cette histoire va générer en moi des émotions de tristesse, de désespoir, de l’attachement, de plus elle va accaparer mon énergie psychique qui ne pourra pas être disponible pour une ouverture vers d’autres horizons, d’autres possibilités, d’autres opportunités de rencontre et d’épanouissement futur.
Si je commence à travailler à accueillir de telles émotions, cela va me demander beaucoup d’énergie, tout en restant sur une cause tronquée de leur origine.
Je vais rester à la surface de mon processus de rencontre intérieure, et je vais tourner en boucle dans cette « story » interne.
Il est d’ailleurs intéressant de noter parfois que quelque chose en moi collabore à entretenir cette histoire, car il y une dimension tragiquement nourrissante dans ce fonctionnement : les émotions générées par l’histoire me permettent de vivre une forme d’intensité et de me sentir exister.
Il est également intéressant d’observer qu’il peut même y avoir une forme d’addiction à ces émotions intenses, générant par ailleurs des substances chimique internes, des hormones, etc, envers lesquelles je peux développer une saisi, un attachement, de la même manière qu’une personne recherche du plaisir dans la prise de psychotrope ou autre substance addictives.
Je vais donc in fine développer une forme de dépendance à ma souffrance. Qui paradoxalement va à la fois me faire souffrir et à la fois me donner un sentiment d’exister.
Dans ce type de dynamique je suis à la fois prisonnier.e et geôlier. Je détiens les clés de ma propre cellule de confinement. Je suis confiné dans mon propre esprit qui auto-engendre un schéma au goût aigre doux. C’est ce type de fonctionnement qui détermine ce que l’on nomme des schémas de compulsion ou de répétition.
Dans ce type de dynamique je suis à la fois prisonnier.e et geôlier. Je détiens les clés de ma propre cellule de confinement. Je suis confiné dans mon propre esprit qui auto-engendre un schéma au goût aigre doux. C’est ce type de fonctionnement qui détermine ce que l’on nomme des schémas de compulsion ou de répétition.
Dans un premier temps il est donc de bon ton ( et c’est un euphémisme) de commencer à identifier les pensées qui me font elles même souffrir, de récupérer un libre arbitre et un discernement vis à vis d’elles. Évidemment comme souvent, le dire est plus aisé que de le vivre.
En effet souvent l’individu s’est construit sur cette base, jusqu’à ce qu’elle fasse partie intégrante de sa personnalité. Y renoncer demande de mourir a un bout de soi même, certes un peu névrosé, mais auquel on peut s’être habituer. Et le connu, même dysfonctionnel, peut être plus confortable que l’inconnu, même s’il est rafraîchissant.
Toutefois, la liberté d’être obtenue in fine, est de loin plus épanouissante que les marécages de nos claustrophobies intérieures.
Une fois ce pas effectué, je peux alors accueillir les émotions authentiques et réelle associées a une séparation. Je vais pouvoir alors vivre un authentique processus de libération et de croissance intérieure, j’ai nommé le Deuil. Dans cette perspective le processus de deuil est un chemin de rencontre vers soi, et de connaissance de soi. Un processus de complétude ou je fais face à la réalité tel qu’elle est, je peux alors accueillir mes peines et mes déceptions, pleurer tout mon soûl, et laisser l’énergie de vie suivre son chemin et continuer de se déployer.
C’est en fait une nouvelle naissance, dans tout processus de deuil il y a une nouvelle émergence, comme si deuil et vie marchent main dans la main. L’un étant engendré par l’autre et vice versa.
C’est en fait un moment qui peut être in fine une célébration. Une fois ce processus authentiquement accompli.
Dés lors la perspective de différentier les histoires qui se racontent en moi, de mon éprouvé authentiquement ressenti, apparaît comme une étape clé du déploiement de la psyché. Autant commencer ce chemin asap ( as soon as possible), et permettre au mouvement de vie qui appel en dedans de prendre sa pleine place.